« Allez donc de toutes les nations faites  des disciples. » Mt 28,19

Introduction

C’est à l’invitation du Christ que nos vaillantes Sœurs de la Charité ont répondu.

Laissant leur terre, leur famille, leurs proches suivent les traces de notre Fondateur pour venir sur le sol congolais. Dans les soucis de donner la dignité à la fille Katangaise, nos Sœurs ont pris comme priorité l’instruction de cette  jeunesse, ainsi elles ont commencé la construction de l’école pour  les filles katangaises appelée dans le temps « Filles indigènes  ». Ce fut la toute première école pour filles indigènes  de la province du Grand – Katanga à l’époque, il y a de cela 99 ans. Ecole mère de la Province du Katanga qui avait ouvert officiellement ses portes le 22 /10 /1924. C’est ainsi que le vendredi 8/12/2023, jour de la solennité de l’immaculée Conception de la Vierge Marie, nous avons eu la grande célébration de l’ouverture du centenaire de ce grand monument.

1. Historique de l'Ecole Primaire Sacré-Coeur

Avant d’aller plus loin, nous nous permettons de vous donner une brève historique de cette école, qui fait la fierté et l’honneur des Sœurs de la Charité de Jésus et de Marie à Lubumbashi.

Avanture missionnaire: SCJM, premières femmes missionnaires au Grand-Katanga

L’école primaire Tangu Hapo / Sacré-Cœur plonge ses racines dans la grande aventure missionnaire  du début du vingtième siècle, et ce dans le Grand Katanga. Les Sœurs de la Charité de Jésus et Marie emboîtèrent les pas de vaillants pionniers évangélisateurs Catholiques, à savoir les Révérends Pères Bénédictins et les Révérends Pères Salésiens. Les Sœurs de la Charité de Jésus et de Marie sont les premières femmes religieuses, à fouler le sol Katangais. Le premier convoi arriva à Elisabethville, l’actuel Lubumbashi,  le 11 octobre 1911 par le train venant de Capetown (Afrique du sud). C’étaient Mère Symphorienne Guns, Sœur Marie-Jeanne Van Ruymbeke, Sœur Gédéonie Moris et Sœur Pélagie Feys.   

Le projet de l'alphabétisation des filles noires-1913

Le projet de l’alphabétisation des filles noires commença timidement en réponse à la demande des dirigeants du Camp militaire Vangu  appelé anciennement Camp Massart. Jusqu’à l’année 1913, il n’y avait à Elisabethville aucune femme congolaise instruite ! Aucune petite fille Katangaise savait lire ni écrire !

C’est dans ces circonstances d’ignorance, que les SCJM, venues de leur lointain pays, mues par leur Charisme de l’amour sans frontières et spécialement pour les délaissés, commencèrent l’alphabétisation de la fille « indigène » et cela dans le contexte colonial du Congo-belge.

Ces religieuses institutrices furent les Révérendes Sœurs : Marie aux Epines, Vincentuis et Delphine.  Le programme était rudimentaire mais exigeant pour les enseignantes : apprendre à lire, à écrire, à calculer et à tricoter. Ce louable apostolat connut cependant un arrêt suite à la maladie de la Sœur Marie aux Epines  en 1916. Ensuite, l’aventure reprit son élan pour de bon le 22 octobre 1924.  L’école Tangu Hapo sous son vocable originel Sacré-Cœur ouvrit ses portes avec un effectif de quatre – vingt – huit élèves, filles.

En ce début, l’école Tangu Hapo /Sacré-Cœur fonctionna d’abord dans un bâtiment en tôles. Les religieuses avaient regroupé les élèves en trois classes : la classe des petites, la classe des moyennes et la classe de grandes filles qu’on préparait à leur vie future. 

Développement de l'école: premiers certificats de fin de scolarité

Le résultat ne se fit pas attendre ; aussi  en 1929, Tangu Hapo/Sacré- Cœur délivra ses premiers certificats de fin de scolarité primaire à quatre filles indigènes qui sont : Elisabeth Kanonia, Thècla Mutono, Thérèse Angelani et Suzanne Musapwa. Ces quatre lauréates sont l’objet de fierté du Sacré-Cœur / Tangu Hapo et pourquoi pas de toutes la ville de Lubumbashi.

L’école Tangu Hapo/Sacré-Cœur se développa petit à petit et fonctionna bientôt dans de nouveaux bâtiments, toujours sous son vocable de Sacré-Cœur. Le Lycée Wema est le prolongement de Tangu Hapo. Donc, Tangu Hapo est considéré comme la fondation et le Lycée Wema ses étages avec plusieurs options. Malgré vents et marées, Tango Hapo/Sacré-Cœur a tenu le coup et gardé le cap.

Depuis sa création en 1924 jusqu’à 1963 : l’école a été dirigée par SCJM.   La Sœur Delphine fut la première Directrice de l’école. Elle fut remplacée par sœur Agnella en 1926.

De 1963 à 1986, la direction fut assurée par les laïcs. 

Changement de nom : TANGU HAPO

Sous le 2ème régime du Président Mobutu qui prônait le recours à l’authenticité, l’école avait changé de nom de « Sacré-Cœur » à Tangu Hapo qui signifie « depuis longtemps. »

1987: Scission Tangu Hapo 1 et 2

En janvier 1987, le service central de la paie des enseignants (SECOPER) avait scindé l’école en deux écoles distinctes ayant chacune une direction, dans la même  enceinte. Chaque école a un directeur titulaire et un directeur adjoint avec dix-huit classes pour dix-huit enseignants d’un côté et de l’autre côté, dix-sept classes et dix-sept enseignants.

De 2003 à nos jours, les directions de deux écoles sont assurées par les SCJM avec le souci de la Congrégation de mieux réorienter l’enseignement dans la ligne de l’inspiration originelle qui était l’instruction et la promotion de la fille congolaise.

Les deux directions comptent respectivement 935 élèves pour Tangu  Hapo 1 et 959 élèves pour Tangu Hapo 2.

Etat des bâtiments & travaux de réfection et aide des autres SCJM

L’école avait des bâtiments qui servaient les deux directions à fonctionner en deux vacations et ceux-ci sont dans l’état de vétusté  très avancé.

Avec le concours des parents d’élèves, nous avons essayé de réhabiliter les anciens  bâtiments : placer les vitres, fixer les portes et les fenêtres. Nous avions aussi  entrepris certains travaux de construction de deux nouveaux bâtiments. Cependant, ces initiatives n’ont pas abouti et ont été interrompues ; la facture de la main d’œuvre de l’entrepreneur et ses ouvriers a été payée à moitié suite au respect de la mesure prise par le Gouvernement Congolais pour la gratuité de l’enseignement de base.

Toutefois, nos Sœurs qui travaillent dans les écoles : NURU POUR ENFANTS AVEUGLES,  Complexe Scolaire ANUARITE PRIMAIRE ET SENCONDAIRE,   ECOLE TUENDELEE PRIMAIRE, INTERNAT TSHONDO, la communauté SCJM Notre-Dame de la Paix/KASOMENO nous ont aidées financièrement et matériellement  avec les chaises, la sonorisation. La Société Brasimba nous avait aussi épaulées avec 250 chaises et une tente.

Que Dieu leur rende le centuple de ce  qu’ils nous ont donné et les bénisse. 

 

2. L'ouverture de l'année du centenaire de l'E.P. Tangu Hapo

D’abord, il y a lieu de noter  que cette fête devrait avoir lieu en octobre 2023 et elle a été reportée à ce 08/12/2023, jour de l’Immaculée Conception de la Sainte Vierge Marie.

En outre, comme le Lycée Wema est le prolongement de l’E.P. Tangu Hapo, la Sœur Agathe Kayambi, Préfet  du Lycée Wema s’était occupée d’aménager du côté secondaire et elle a partagé les professeurs en commissions dans lesquelles, nous avons inséré les enseignants du primaire, pour les préparatifs.

La sœur Angèle Mutonkole ne nous a pas laissées seules, elle a joué son rôle d’une  grande sœur  ainée pendant le moment de préparation pour d’autres informations.

Célébration Eucharistique

En ce 08/12, dès le matin, les enfants avaient commencé à arriver vers 6h30’ jusqu’à 8h30’ pour leur mise en place. Les invités étaient arrivés vers 9h00’.

A 9H30’ : le début de la messe présidée par Mgr Gédéon Kafuku, Coordinateur Diocésain des écoles conventionnées et privées catholiques. Elle était concélébrée par les prêtres aumôniers de Tangu Hapo, du Lycée Wema et le Vicaire de la Paroisse Saint Boniface.

Nos élèves du Lycée Wema l’avaient  animée avec des beaux chants et toutes étaient habillées en blancs comme ornement de la solennité. Quant aux lectures et intentions, elles ont été faites par les élèves de deux écoles Tangu Hapo et le Lycéé Wema.

Pendant l’homélie, le prédicateur avait demandé si parmi les SCJM présentes, il y avait une ancienne élève de l’école Sacré-Cœur. C’est ainsi que la sœur Angèle Mutonkole a donné  son témoignage comme ancienne élève.

Avant la bénédiction finale, la sœur Florence Bolingo avait lu le mot de circonstance. Ensuite, les élèves et l’école musicale des militaires ont chanté l’hymne de l’école intitulé : « c’est depuis l’an 1913 à la demande …….. » suivi de l’hommage au Révérend Père Joseph Triest : l’année 1760 est né.

Les activités culturelles

Juste après la messe,  nous avons entamé la 2ème partie qui était réservée aux activités culturelles présentées par les élèves : jeux, poèmes, récitations, danses folkloriques.

A 14h00’, fin de la journée pour les enfants des écoles primaires, après avoir pris leur pique-nique.

Suite des activités dans la grande salle du Lycée Wema et repas

Le service protocole a conduit les invités du côté Lycée Wema pour la suite des activités et le partage du repas dans la grande salle. La Sœur Béatrice-Landrine  Kasongo avait orné celle-ci aux couleurs du Sacré-Cœur (rouge et blanche). Elle s’était également occupée de la cuisine avec un groupe des dames enseignantes du primaire et du secondaire ainsi quelques sœurs de la communauté  Saint Charles Lwanga.

Vue que l’école se trouve au bord de la grande route avec une circulation intense des véhicules, la sécurité des élèves était assurée par les policiers, les enseignants, les professeurs ainsi que les grandes filles du Lycée Wema.

Nous rendons grâce à Dieu pour le don de vie et le courage de nos Sœurs pionnières.

Ainsi nous comptons sur vos prières et votre soutien tant matériel que  financier pour la clôture du centenaire le 22 octobre 2024 de nos écoles Tangu Hapo et Lycée Wema (Sacré cœur).

                                                                                                            Sœur Florence BOLINGO

                                                                                                    Directrice E.P. Tangu Hapo 2